Louanges à Allâh pour Ses bienfaits et la miséricorde qu’Il nous accorde.
Notre bien aimé Muhammad ﷺ a dit : « L’exemple des croyants dans leur cordialité, leur miséricorde et leur compassion est comme un seul corps ». La solidarité et le soutien mutuel entre les musulmans est une des Grâces d’Allâh envers notre communauté. Il est devenu courant que, durant chaque Ramadân, les bienfaiteurs préparent des colis alimentaires afin de les distribuer aux nécessiteux. Parfois des gens donnent leur Zakât sous cette forme là.
Cela procède sans doute de bonnes intentions et représentent des oeuvres de bienfaisances, cependant, donner la Aakât en nourriture risque d’être invalide comme le précise plusieurs écoles juridiques :
1- La Zakât est obligatoire pour certains catégories de biens, elle doit être donnée en étant prise dans ces catégories en questions. S’il s’agit d’argent, il faut la donner en argent, s’il s’agit de récolte, il faut la donner sous forme de récolte, etc.
2- Parmi les conditions de validité de la Zakât figurent la possession et la propriété de la Zakât par les ayants droit. C’est à dire, le bénéficiaire de la Zakât (le pauvre, le nécessiteux, etc) doit recevoir la Zakât et avoir la liberté totale d’en disposer. Lui donner un colis alimentaire limite le bénéfice tiré de son droit.
3- Beaucoup d’associations et d’autres entités distribuent des colis alimentaires. Parfois une famille reçoit plusieurs colis, les poussant parfois à vendre ces colis à des prix dérisoires au regard de leur nécessité d’argent pour combler d’autres besoins (vêtements, médicaments, loyers, etc).
4- Donner la Zakât aux pauvres permet à celle-ci de jouer son véritable rôle économique dans la société. En effet, les associations distribuant la Zakât en nourriture recourent à des grossistes afin d’avoir de grandes quantité de nourriture à bas prix. Ainsi, la Zakât ne bénéficie pas aux petits commerçants et n’entre pas dans le cercle économique comme il le faudrait. La Zakât – dans le format précité – demeure alors entre les mains des riches, ce qui contredit le verset coranique : « afin que cela ne circule pas exclusivement entre les riches d’entre vous » (Sourate al-Hashr, v.7), applicable aussi dans le cas de la Zakât. Ainsi, permettre la pleine propriété de la Zakât aux pauvres leur permet d’acheter leurs besoins via les petits commerçants du coins dans les quartiers populaires, généralement aussi pauvres qu’eux. Cette distribution en numéraire de la Zakât soutient ainsi la bonne circulation économique et bénéficie au plus grand nombre de personnes dans la société.
Cette pratique blâmable de distribution de la Zakât en colis alimentaire permet aux riches de s’enrichir et prive les petits commerçants de bénéficier de l’effet économique de la Zakât.
5- La Zakât al-mâl – qui doit être donnée en espèce – est bien différente de la Zakât al-fitr qui, elle, doit être donnée en nourriture. Parmi les calamités de notre époque, des gens/associations s’autorisent à donner la première en nourriture et la seconde en espèce !
Pour donner la zakât :
https://www.cotizup.com/zakat-sadaqa-kaffara
Qu’Allah agrée nos œuvres, nous permette d’être parmi les bienfaiteurs et accorde aux nécessiteux la patience et la bonne issue,
amin amin.